Les inscriptions ont démarré depuis décembre 2019. Et déjà, ça se bouscule. Le nombre d’inscrits aurait même dépassé les 100 000, dit-on. Le projet de « 100 000 logements » à construire par l’Etat du Sénégal dans les 5 années veut rendre accessible le logement à toutes les couches sociales, avec l’objectif zéro bidonville à l’horizon 2035.
100 mille logements construits en 5 ans. C’est le projet ambitieux dans lequel s’est lancé le gouvernement à travers son ministère de l’urbanisme. 60% sur l’axe Dakar-Thiès-Mbour et 40% dans toutes les villes du Sénégal de plus de 10 mille habitants. Selon Abdou Karim Fofana, ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique en charge du programme sur les assiettes foncières mises à disposition, 50% sont destinés aux logements sociaux (les ménages qui ont un revenu inférieur ou égal à 450 mille), 20% à la diaspora et 30% pour les Sénégalais qui ont des revenus beaucoup plus élevés. Les ménages à revenus faibles ou irréguliers pourront acquérir une villa ou appartement en location-vente à 10 ou 12 millions FCFA (environ 17 000 euros) payables sur 15 à 25 ans. En termes clairs, les ménages «seront alors en mesure d’accéder à la propriété en s’acquittant d’un loyer compris entre 60 mille et 100 mille francs CFA par mois (entre 85 et 140 euros par mois)», avait expliqué le ministre lors de la cérémonie de lancement du programme, le 20 décembre 2019.
Concernant le financement de ces logements, «l’approche retenue n’est pas de recourir à la commande publique». Il s’agit, selon les explications du ministre, d’une stratégie d’accompagnement, en baissant les coûts de production et en rendant solvables les demandeurs. Selon le directeur de la Construction et du logement, Ousmane Wade, c’est sur la partie liée au foncier, à l’aménagement et l’exonération fiscale que l’Etat va s’appuyer pour réduire le coût du logement. Ainsi donc, un Fonds de l’habitat social sera mis en place avec comme source la taxe sur le ciment. L’objectif de ce fonds, explique Wade, est de garantir aux Sénégalais qui n’ont pas les moyens, c’est-à-dire une partie importante de la population exclue par le système bancaire.
200 milliards pour construire
La construction de ces logements sera confiée au secteur privé avec l’accompagnement de l’Etat. Dans ce sens, il est déjà prévu une signature de convention de cahier de charges avec les promoteurs immobiliers. 200 milliards de francs CFA sont nécessaires pour financer ce projet.
Pour permettre aux Sénégalais de s’inscrire, une plateforme a été ouverte « 100 000logements.com ». Un outil qui permettra de définir « la cartographie de la demande en logements ». « Les données recueillies permettront de prendre en compte la spécificité de chaque demandeur », explique les services du ministère de l’Urbanisme. C’est à dire, l’origine du demandeur, son revenu, sa situation matrimoniale, la taille de sa famille et le département où il souhaite acquérir un logement.
A la fin de chaque mois, un point sur la situation réelle de la demande sera fait par les services du ministère, avec une vérification de toutes les informations fournies par le demandeur. Et pour ceux qui n’ont pas accès à internet, «des formulaires seront disponibles dans toutes les préfectures et sous-préfectures du Sénégal», précise le site du ministère de l’Urbanisme. Il est prévu également de mettre en place «des équipes itinérantes qui vont parcourir le Sénégal, mais surtout les centres artisanaux, les marchés».
La construction de ces 100 000 logements, c’est aussi des opportunités. Des matériaux locaux qui seront utilisés et surtout des emplois estimés à un million qui seront générés par ce programme durant les 5 prochaines années.